Votre plaisir réside dans la prédation, c’est votre seule compréhension du style. Où serait le fun d’appartenir au clan des puissants s’il fallait tenir compte du consentement des dominés ? Tout le monde sait. Et c’est exactement à cela que ça sert, la puissance de vos grosses fortunes : avoir le contrôle des corps déclarés subalternes. »,Tristan Egolf : "Le seigneur des porcheries",Virigine Despentes : «Désormais on se lève et on se barre». Elle le fait en tant qu’individu qui n’est pas entièrement assujetti à l’industrie cinématographique, parce qu’elle sait que votre pouvoir n’ira pas jusqu’à vider ses salles. On se casse. Je donne 80% de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. Votre monde est dégueulasse. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. Il n’y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c’est toujours l’argent qu’on célèbre, dans ces cérémonies, le cinéma on s’en fout. Ne jamais parler en public de ce qui se passe pendant les castings ni pendant les prépas ni sur les tournages ni pendant les promos. C’est ça qui est beau, finalement, c’est que ça marche à tous les coups, vos saletés. Et les puissants aiment les violeurs. Mais lorsqu’elle “se lève et se barre”, elle ne fait pas défection : elle accomplit un geste de protestation qui s’inscrit dans une lutte. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se … C’est votre politique : exiger le silence des victimes. Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. Vous n’aurez pas notre respect. Le temps est venu pour les plus riches de faire passer ce beau message : le respect qu’on leur doit s’étendra désormais jusqu’à leurs bites tachées du sang et de la merde des enfants qu’ils violent. On se lève. Votre plaisir réside dans la prédation, c’est votre seule compréhension du style. Alors quand vous avez entendu parler de cette subtile comparaison entre la problématique d’un cinéaste chahuté par une centaine de féministes devant trois salles de cinéma et Dreyfus, victime de l’antisémitisme français de la fin du siècle dernier, vous avez sauté sur l’occasion. Votre plaisir réside dans la prédation, c’est votre seule compréhension du style. C’est terminé. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. «Désormais on se lève et on se barre», par Virginie Despentes "Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. On se lève et on se casse. Vous serrez les rangs, vous défendez l’un des vôtres. Quand Foresti se permet de quitter la fête et de se déclarer «écœurée», elle ne le fait pas en tant que meuf – elle le fait en tant qu’individu qui prend le risque de se mettre la profession à dos. ",«Désormais on se lève et on se barre», par Virginie Despentes. Je donne 80% de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. On est humilié par procuration quand on les regarde se taire alors qu’ils savent que si Portrait de la jeune fille en feu ne reçoit aucun des grands prix de la fin, c’est uniquement parce qu’Adèle Haenel a parlé et qu’il s’agit de bien faire comprendre aux victimes qui pourraient avoir envie de raconter leur histoire qu’elles feraient bien de réfléchir avant de rompre la loi du silence. Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. Pour le courage qu’ils ont de réclamer la morbidité de leur plaisir, leur pulsion débile et systématique de destruction de l’autre, de destruction de tout ce qu’ils touchent en vérité. On se lève. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. Ça fait partie du territoire, et s’il faut nous transmettre le message par la terreur vous ne voyez pas où est le problème. Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. On trimballe ce qu’on est et c’est tout. Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de rage et d’impuissance depuis votre belle démonstration de force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d’impunité.Il n’y a rien de surprenant à ce que l’académie des césars élise Roman Polanski meilleur réalisateur de l’année 2020. A la guerrière. On se lève et on se casse. Pour le courage qu’ils ont de réclamer la morbidité de leur plaisir, leur pulsion débile et systématique de destruction de l’autre, de destruction de tout ce qu’ils touchent en vérité. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. C’est au respect de cette consigne qu’on sélectionne les employés.Et bien qu’on sache tout ça depuis des années, la vérité c’est qu’on est toujours surpris par l’outrecuidance du pouvoir. C’est au respect de cette consigne qu’on sélectionne les employés.Et bien qu’on sache tout ça depuis des années, la vérité c’est qu’on est toujours surpris par l’outrecuidance du pouvoir. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. Adèle se lève comme elle s’est déjà levée pour dire voilà comment je la vois votre histoire du réalisateur et son actrice adolescente, voilà comment je l’ai vécue, voilà comment je la porte, voilà comment ça me colle à la peau. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir.Virginie Despentesdans "Libération".Virginie Despentes décrypte l'absence de récompense notable pour le dernier film de Céline Sciamma, dans lequel joue Adèle Haenel.ne reçoit aucun des grands prix de la fin, c'est uniquement parce qu',et qu'il s'agit de bien faire comprendre aux victimes qui pourraient avoir envie de raconter leur histoire qu'elles feraient bien de réfléchir avant de rompre la loi du silence. Venez m’expliquer comment je devrais m’y prendre pour laisser la fille violée devant la porte de mon bureau avant de me mettre à écrire, bande de bouffons.Adèle se lève et elle se casse. Les uns les autres savent qu’en tant qu’employés de l’industrie du cinéma, s’ils veulent bosser demain, ils doivent se taire. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. C’est toujours la loi du silence qui prévaut. Faites vos conneries entre vous. Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. Le public on s’en fout. C’est grotesque, c’est insultant, c’est ignoble, mais ce n’est pas surprenant. Vous exigez le respect entier et constant. Le temps est venu pour les plus riches de faire passer ce beau message : le respect qu’on leur doit s’étendra désormais jusqu’à leurs bites tachées du sang et de la merde des enfants qu’ils violent. Mais si le violeur est un puissant : respect et solidarité. Et vous savez très bien ce que vous faites – que l’humiliation subie par toute une partie du public qui a très bien compris le message s’étendra jusqu’au prix d’après, celui des Misérables, quand vous convoquez sur la scène les corps les plus vulnérables de la salle, ceux dont on sait qu’ils risquent leur peau au moindre contrôle de police, et que si ça manque de meufs parmi eux, on voit bien que ça ne manque pas d’intelligence et on sait qu’ils savent à quel point le lien est direct entre l’impunité du violeur célébré ce soir-là et la situation du quartier où ils vivent. Quand Foresti se permet de quitter la fête et de se déclarer «écœurée», elle ne le fait pas en tant que meuf - elle le fait en tant qu’individu qui prend le risque de se mettre la profession à dos. Parce qu’à la fin de l’exercice, on sait qu’on est tous les employés de ce grand merdier. On s’identifie forcément – pas seulement moi qui fais partie de ce sérail mais n’importe qui regardant la cérémonie, on s’identifie et on est humilié par procuration. De même quand des soignants jettent leurs blouses, quand des pompiers quittent une cérémonie officielle, ou même quand les députés … Vous n’avez décidément honte de rien. Ne jamais parler en public de ce qui se passe pendant les castings ni pendant les prépas ni sur les tournages ni pendant les promos. C’est cette exigence qui fait que lors de la cérémonie tous les corps sont soumis à une même loi du silence. On se lève et on se casse. On est humilié par procuration quand on les regarde se taire alors qu’ils savent que si Portrait de la jeune fille en feu ne reçoit aucun des grands prix de la fin, c’est uniquement parce qu’Adèle Haenel a parlé et qu’il s’agit de bien faire comprendre aux victimes qui pourraient avoir envie de raconter leur histoire qu’elles feraient bien de réfléchir avant de rompre la loi du silence. Et les hasards du calendrier font que le message vaut sur tous les tableaux : trois mois de grève pour protester contre une réforme des retraites dont on ne veut pas et que vous allez faire passer en force. "Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. Himself. Dans nos gueules. C’est votre politique : exiger le silence des victimes. Votre puissance est une puissance sinistre. On se lève et on se barre, ça veut dire, on a essayé et on n'y arrive pas. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. On vous emmerde. Alors quand vous avez entendu parler de cette subtile comparaison entre la problématique d’un cinéaste chahuté par une centaine de féministes devant trois salles de cinéma et Dreyfus, victime de l’antisémitisme français de la fin du siècle dernier, vous avez sauté sur l’occasion. On a envie de crever. C’est grotesque, c’est insultant, c’est ignoble, mais ce n’est pas surprenant. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. Je ne vois aucune différence de comportements. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. «Désormais on se lève et on se barre» Virginie Despentes : « Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. Parce que vous pouvez nous la décliner sur tous les tons, votre imbécillité de séparation entre l’homme et l’artiste – toutes les victimes de viol d’artistes savent qu’il n’y a pas de division miraculeuse entre le corps violé et le corps créateur. On applaudit les investisseurs, puisque pour rassembler un tel budget il a fallu que tout le monde joue le jeu : Gaumont Distribution, les crédits d’impôts, France 2, France 3, OCS, Canal +, la RAI… la main à la poche, et généreux, pour une fois. Les choses sont très bien telles qu’elles sont. Vous exigez le respect entier et constant. C’est votre propre puissance de frappe monétaire que vous venez aduler. Il est entendu que les grands prix continuent d’être exclusivement le domaine des hommes, puisque le message de fond est : rien ne doit changer. On se casse. On ne les aime pas malgré le viol et parce qu’ils ont du talent. Alors tout le monde se tait, tout le monde sourit. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. Ça, c’est le spectacle des césars. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. Si les femmes s'arrêtent, tout s'arrête ! On gueule. C’est toujours la loi du silence qui prévaut. «C’est grotesque, c’est … On ne les aime pas malgré le viol et parce qu’ils ont du talent. C’est votre propre puissance de frappe monétaire que vous venez aduler. Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture – marre de se cacher, de simuler la gêne. On dîne tous ensemble, dans ce milieu, on connaît les mots d’ordre : ça fait des mois que vous vous agacez de ce qu’une partie du public se fasse entendre et ça fait des mois que vous souffrez de ce qu’Adèle Haenel ait pris la parole pour raconter son histoire d’enfant actrice, de son point de vue.Alors tous les corps assis ce soir-là dans la salle sont convoqués dans un seul but : vérifier le pouvoir absolu des puissants. Et les puissants aiment les violeurs. Mais si le violeur est un puissant : respect et solidarité. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. Alors tout le monde se tait, tout le monde sourit. Pandémie et sélection,La nouvelle aristocratie communiste et les ouvriers (Russie 1920-1924),L’étonnante actualité d’une politique étrangère.Comment venir à bout d’un capitalisme mortifère? Sandra Lucbert : France Télécom, la langue néolibérale en procès,La lutte de la classe ouvrière de Turquie, de Grèce et de France doit empêcher la guerre en mer Égée,Majorité d’en bas contre gabegie cynique d’en haut,Résultats des législatives partielles : déroute pour LREM et forte abstention au premier tour,Plus de décès pendant l’épisode de Covid-19 du printemps 2020 qu’au cours de la canicule de 2003,CGT-MEDEF : à propos d’un débat à la Fête de l’Huma, REJOIGNEZ LA RÉSISTANCE QUI S’ORGANISE LES 9, 10 ET 11 OCTOBRE,SNJ: Le ministère de l’Intérieur n’a pas à mettre au pas les journalistes qui couvrent des manifestations,Covid-19: le couac de Santé Publique France sème le trouble sur les chiffres de l’épidémie,Test Covid : “Est-ce que cela a du sens de rendre les résultats sept jours plus tard ?”,Le préfet de Paris a bien ordonné l’arrestation préventive de Gilets jaunes,⚡ Marcel Trillat, journaliste et documentariste, est mort, Denis Robert parle de l’avenir du Média,Journalistes et observateurs pourront être interpellés en couvrant des manifs,Les Grands de la planète, le coronavirus et nous. Je ne vois aucune différence de comportements. On trimballe ce qu’on est et c’est tout. Elle le fait en tant qu’individu qui n’est pas entièrement assujetti à l’industrie cinématographique, parce qu’elle sait que votre pouvoir n’ira pas jusqu’à vider ses salles. Nous n’avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. Venez m’expliquer comment je devrais m’y prendre pour laisser la fille violée devant la porte de mon bureau avant de me mettre à écrire, bande de bouffons.Adèle se lève et elle se casse. C’est terminé. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. Quand tu confies un budget de plus de 25 millions à un mec pour faire un téléfilm, le message est dans le budget. Pour le courage qu’ils ont de réclamer la morbidité de leur plaisir, leur pulsion débile et systématique de destruction de l’autre, de destruction de tout ce qu’ils touchent en vérité. Parce que vous pouvez nous la décliner sur tous les tons, votre imbécillité de séparation entre l’homme et l’artiste - toutes les victimes de viol d’artistes savent qu’il n’y a pas de division miraculeuse entre le corps violé et le corps créateur. Tout le monde sait. Et vous savez très bien ce que vous faites - que l’humiliation subie par toute une partie du public qui a très bien compris le message s’étendra jusqu’au prix d’après, celui des Misérables, quand vous convoquez sur la scène les corps les plus vulnérables de la salle, ceux dont on sait qu’ils risquent leur peau au moindre contrôle de police, et que si ça manque de meufs parmi eux, on voit bien que ça ne manque pas d’intelligence et on sait qu’ils savent à quel point le lien est direct entre l’impunité du violeur célébré ce soir-là et la situation du quartier où ils vivent. Je donne 80 % de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. Vingt-cinq millions pour ce parallèle. C’est au respect de cette consigne qu’on sélectionne les employés.Et bien qu’on sache tout ça depuis des années, la vérité c’est qu’on est toujours surpris par l’outrecuidance du pouvoir. A la guerrière. On se casse. Il est entendu que les grands prix continuent d’être exclusivement le domaine des hommes, puisque le message de fond est : rien ne doit changer. Le prix de meilleur réalisateur attribué à Polanski? On se lève et on se casse. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. On applaudit les investisseurs, puisque pour rassembler un tel budget il a fallu que tout le monde joue le jeu : Gaumont Distribution, les crédits d’impôts, France 2, France 3, OCS, Canal +, la RAI… la main à la poche, et généreux, pour une fois. Quand Foresti se permet de quitter la fête et de se déclarer.Alors tous les corps assis ce soir-là dans la salle sont convoqués dans un seul but : vérifier le pouvoir absolu des puissants. Tant de silence, tant de soumission, tant d’empressement dans la servitude. Il n’y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c’est toujours l’argent qu’on célèbre, dans ces cérémonies, le cinéma on s’en fout. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. C’est cette exigence qui fait que lors de la cérémonie tous les corps sont soumis à une même loi du silence. Vingt-cinq millions pour ce parallèle. On accuse le politiquement correct et les réseaux sociaux, comme si cette omerta datait d’hier et que c’était la faute des féministes mais ça fait des décennies que ça se goupille comme ça : pendant les cérémonies de cinéma français, on ne blague jamais avec la susceptibilité des patrons. On les aime pour ça. Vous serrez les rangs, vous défendez l’un des vôtres. On a envie de crever. Votre amour du plus fort est morbide. Même pas une blague, même pas une vanne. Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. Quand tu confies un budget de plus de 25 millions à un mec pour faire un téléfilm, le message est dans le budget. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. Ça reste humiliant de voir les participants se succéder au pupitre, que ce soit pour annoncer ou pour recevoir un prix. Seconde vague : le masque de la discorde.Pourquoi le journaliste Gaspard Glanz a-t-il été placé en garde à vue jeudi ? COVID-19 : LES “SACRIFIÉS” ATTAQUENT LE GOUVERNEMENT, ANTONIN BERNANOS : ANTIFA SOUS SURVEILLANCE.L’emploi garanti, solution au chômage de masse?Bolivie. Ça se raconte, ça se sait. On se lève et on se casse. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. C’est le gros budget que vous lui avez octroyé en signe de soutien que vous saluez - à travers lui c’est votre puissance qu’on doit respecter.Il serait inutile et déplacé, dans un commentaire sur cette cérémonie, de séparer les corps de cis mecs aux corps de cis meufs. Si la lutte contre la montée de l’antisémitisme intéressait le cinéma français, ça se verrait. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de colère et les épaules ouvertes. Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. «La bible de la liberté pour le peuple»,⚡ L’humoriste et comédien Guy Bedos est mort,Pourquoi beaucoup de salariés ont la tête ailleurs. Les uns les autres savent qu’en tant qu’employés de l’industrie du cinéma, s’ils veulent bosser demain, ils doivent se taire. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. Cette leçon-là. Si la lutte contre la montée de l’antisémitisme intéressait le cinéma français, ça se verrait. Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu’on vous admire jusque dans votre délinquance. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de colère et les épaules ouvertes. Faites vos conneries entre vous. Il n’y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c’est toujours l’argent qu’on célèbre, dans ces cérémonies, le cinéma on s’en fout. Docteure en anthropologie sociale et ethnologie (EHESS), également titulaire d’un DEA de philosophie, d’un DEA de psychanalyse et formée à la psychosociologie (ARIP).L’intérêt de posséder plus de livres que vous ne pouvez en lire,Depuis la crise du coronavirus, ils ne veulent plus perdre leur vie à la gagner,Être la « meuf bonne » de mon école de commerce a fini par me gâcher la vie. Vous êtes une bande d’imbéciles funestes. On se lève et on se barre. Ton corps, tes yeux, ton dos, ta voix, tes gestes tout disait : oui on est les connasses, on est les humiliées, oui on n’a qu’à fermer nos gueules et manger vos coups, vous êtes les boss, vous avez le pouvoir et l’arrogance qui va avec mais on ne restera pas assis sans rien dire. On leur trouve du talent et du style parce qu’ils sont des violeurs. Vous êtes une bande d’imbéciles funestes. On s’identifie forcément - pas seulement moi qui fais partie de ce sérail mais n’importe qui regardant la cérémonie, on s’identifie et on est humilié par procuration. Et c’est exactement à cela que ça sert, la puissance de vos grosses fortunes : avoir le contrôle des corps déclarés subalternes. Ça fait partie du territoire, et s’il faut nous transmettre le message par la terreur vous ne voyez pas où est le problème. Si le violeur d’enfant c’était l’homme de ménage alors là pas de quartier : police, prison, déclarations tonitruantes, défense de la victime et condamnation générale. C’est le gros budget que vous lui avez octroyé en signe de soutien que vous saluez – à travers lui c’est votre puissance qu’on doit respecter.Il serait inutile et déplacé, dans un commentaire sur cette cérémonie, de séparer les corps de cis mecs aux corps de cis meufs. Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de rage et d’impuissance depuis votre belle démonstration de force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d’impunité.Il n’y a rien de surprenant à ce que l’académie des césars élise Roman Polanski meilleur réalisateur de l’année 2020. Votre jouissance morbide, avant tout. Réflexions d’un internationaliste sur les aléas d’une révolution”,Situation à La Poste dans le 92 : une lutte en partie victorieuse qui devrait inspirer tous les secteurs,Une troisième loi de finances rectificative pour donner des milliards supplémentaires aux patrons,500 000 emplois détruits en mars, et ce n’est qu’un début…,Grèves chez Amazon – Interview d’un militant syndical,Cuba. Adèle je sais pas si je te male gaze ou si je te female gaze mais je te love gaze en boucle sur mon téléphone pour cette sortie-là. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. Même pas une blague, même pas une vanne. «dÉsormais, on se lÈve et on se barre !» Se lever et se barrer quand le message religieux est équivoque, c’est peut-être désormais la seule manière d’exprimer ses réserves sans mettre sa vie en danger car nous vivons dans un pays où trop d’hommes sont jugés infaillibles Ça, c’est le spectacle des césars. Et vous ne tolérez autour de vous que les valets les plus dociles. Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. ESC pour annuler.LA JEUNESSE FACE À LA CRISE DU COVID-19 : GÉNÉRATION RÉVOLUTION !Femmes en première ligne. Pas un mot sur Polanski, pas un mot sur Adèle Haenel. Les choses sont très bien telles qu’elles sont. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se … Parce qu’à la fin de l’exercice, on sait qu’on est tous les employés de ce grand merdier. Une employée récidiviste, qui ne se force pas à sourire quand on l’éclabousse en public, qui ne se force pas à applaudir au spectacle de sa propre humiliation. On trimballe ce qu’on est et c’est tout. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. On se reconnaît. Elle est la seule à oser faire une blague sur l’éléphant au milieu de la pièce, tous les autres botteront en touche. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie – Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de rage et d’impuissance depuis votre belle démonstration de force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d’impunité.Il n’y a rien de surprenant à ce que l’académie des césars élise Roman Polanski meilleur réalisateur de l’année 2020. Tribune de Virginie Despentes à la suite du départ d’Adèle Haenel à l’annonce du César 2020 du meilleur réalisateur décerné à Roman Polanski.Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. C’est grotesque, c’est insultant, c’est ignoble, mais ce n’est pas surprenant. C’est votre politique : exiger le silence des victimes. Il est entendu que les grands prix continuent d’être exclusivement le domaine des hommes, puisque le message de fond est : rien ne doit changer. Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. Le public on s’en fout. Ça reste humiliant de voir les participants se succéder au pupitre, que ce soit pour annoncer ou pour recevoir un prix. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie - Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. Vingt-cinq millions, c’est-à-dire plus de quatorze fois le budget des Misérables, et le mec n’est même pas foutu de classer son film dans le box-office des cinq films les plus vus dans l’année. Les réalisatrices qui décernent le prix de votre impunité, les réalisateurs dont le prix est taché par votre ignominie – même combat. Alors quand vous avez entendu parler de cette subtile comparaison entre la problématique d’un cinéaste chahuté par une centaine de féministes devant trois salles de cinéma et Dreyfus, victime de l’antisémitisme français de la fin du siècle dernier, vous avez sauté sur l’occasion. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. On se lève et on se casse. Les choses sont très bien telles qu’elles sont. Votre jouissance morbide, avant tout. Et les hasards du calendrier font que le message vaut sur tous les tableaux : trois mois de grève pour protester contre une réforme des retraites dont on ne veut pas et que vous allez faire passer en force. Si le violeur d’enfant c’était l’homme de ménage alors là pas de quartier : police, prison, déclarations tonitruantes, défense de la victime et condamnation générale. Je ne vois aucune différence de comportements. Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. Quand on y pense, c'est l'aveu d'échec de la parité. Le public on s’en fout. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie – Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. Adèle je sais pas si je te male gaze ou si je te female gaze mais je te love gaze en boucle sur mon téléphone pour cette sortie-là.